Depuis son introduction en 1990 par le Conseil supérieur de la langue française, la « nouvelle orthographe » suscite des débats passionnés. Présentée comme une simplification des règles grammaticales, elle reste néanmoins facultative, ce qui questionne sa véritable utilité. Alors, cette réforme est-elle vraiment synonyme de simplification ou crée-t-elle davantage de confusion ? C'est ce que nous allons voir.
La nouvelle orthographe est un ensemble de rectifications proposées par le Conseil supérieur de la langue française en 1990 pour simplifier certaines règles et anomalies du français écrit. Même approuvée par l’Académie française, son application reste facultative.
Comprendre l’essentiel : pourquoi une « nouvelle orthographe » ?
Le français est une langue riche mais aussi complexe. Au fil des siècles, certaines règles et exceptions se sont empilées, rendant parfois difficile l’apprentissage pour les élèves et même pour les adultes. La réforme vise à alléger certaines difficultés et à harmoniser l’usage.
Cependant, ce changement a été présenté comme une recommandation, non comme une obligation. Cela signifie qu’en pratique, deux formes peuvent coexister : l’ancienne et la nouvelle. Par exemple :
- Ancienne règle : événement
- Nouvelle règle : évènement
Cette coexistence n'aide pas toujours à clarifier les choses... Au contraire, elle peut parfois embrouiller élèves et adultes ! Alors, décryptons ensemble quelques-unes des principales modifications.
Méthode pas à pas : les principales nouvelles règles d’orthographe
Les numéros composés
Désormais, tous les numéros composés sont reliés par des traits d’union.
- Nouveau : trente-et-un, deux-cents.
- Ancien : trente et un, deux cents.
L’accord dans certains noms composés
Les noms composés formés avec un verbe + nom (exemple : pèse-personne) ou préposition + nom (exemple : sans-abri) prennent désormais systématiquement des marques du pluriel sur leur second élément quand ils sont au pluriel.
- Nouveau : un compte-goutte / des compte-gouttes ; un après-midi / des après-midis.
- Ancien : un compte-gouttes / des compte-gouttes ; un après-midi / des après-midi.
L’accentuation changeante
L’utilisation des accents a également été revue dans certains cas :
- L’accent grave remplace parfois l’accent aigu pour certains mots : évènement (au lieu de événement).
- L’accent circonflexe disparaît sur le « i » et le « u », sauf en cas d’homonymie ou pour les terminaisons verbales au passé simple ou subjonctif. Exemples : cout (anciennement coût), entrainer (anciennement entraîner).
Simplification dans les emprunts étrangers et mots composés soudés
Afin d’harmoniser avec le français courant :
- Mots étrangers au pluriel : désormais francisés. Exemple : on écrit « des matchs » au lieu de « matches ».
- Mots composés soudés : Les termes avec extra-, contre-, entre-, socio-, etc., s’écrivent sans trait d’union. Exemple : weekend (au lieu de week-end).
L’invariabilité du participe passé « laissé » suivi d’un infinitif
Dorénavant, le participe passé du verbe laisser suivi d’un infinitif ne s’accorde plus en genre ni en nombre.
| Exemple avant versus maintenant : | |
|---|---|
| (Ancienne règle) | (Nouvelle règle) |
| Elles se sont laissées convaincre. Ils se sont laissés emporter. | Elles se sont laissé convaincre. Ils se sont laissé emporter. |
Exercices & cas pratiques sur la nouvelle orthographe
- Mettez correctement les accents dans ces phrases :
- Cet évènement est réglementaire selon vous ? Il semble important néanmoins ! (réécrire selon l'ancienne règle).
