orthographe accord participe passé

Participe passé suivi d’un infinitif : les mésanges que j’ai entendues chanter

13 avril 2018 - , ,

Participe passé suivi d’un infinitif…. Alors, accord, ou pas accord ? Et quand ? Comment ? Pourquoi ?

Les mésanges que j’ai entendues chanter…

Peut-on dire qui est-ce qui chante ?

À l’évidence, ce sont les mésanges !
Ce sont bien elles qui font l’action de chanter.
Et bien dans ce cas, c’est clair, le participe passé s’accorde avec le sujet de l’action exprimée par l’infinitif.
Les tulipes que j’ai vues fleurir… ce sont bien les tulipes qui ont fini par fleurir !

Les tulipes que j’ai voulu couper…

Oui mais, attention : les tulipes que j’ai voulu couper… ce ne sont pas les tulipes qui ont coupé, bien sûr, c’est bien moi. Et dans ce cas-là, il n’y a pas d’accord (d’ailleurs, les tulipes non plus n’étaient pas d’accord pour être coupées !)

Un petit truc…

Avec mon histoire de tulipes, selon qu’elles fleurissent ou qu’elles sont coupées, on voit bien que la frontière est très fine entre accord, et pas d’accord quand il s’agit du participe passé suivi d’un infinitif !  Quelquefois, on peut hésiter… alors, un petit truc : il suffit d’ajouter « en train de » avant l’infinitif.
Les tulipes que j’ai vues vu en train de fleurir : c’est bon, il y a accord.
Les tulipes que j’ai voulu en train de couper : cela ne veut rien dire, pas d’accord.

Participe passé suivi d’un infinitif… oui, mais que faire si l’infinitif n’est pas là ?

Oui, quelquefois, l’infinitif n’est pas là : il n’apparaît pas dans la phrase, car il est sous-entendu. Dans ce cas, tant pis pour lui, le participe passé reste et restera toujours invariable. C’est vrai, quoi, il n’avait qu’à être là !
Un exemple : les tulipes, j’en ai cueilli autant que j’en ai voulu. Bien sûr, ceci signifie, en sous-entendu : les tulipes, j’en ai cueilli autant que j’ai voulu en cueillir. Oui mais cueillir n’est pas là, il est sous-entendu.

Une petite exception, bien entendu ?

En français, il n’y a pas de bonnes règles sans qu’il n’y ait au moins une exception, c’est bien connu ! Alors, les règles d’accord du participe passé suivi d’un infinitif n’y échappent pas, bien sûr.

Fait…

L’exception, c’est le participe passé du verbe faire : « fait ». Que ce soit le sujet qui fasse effectivement l’action, ou pas, c’est pareil : « fait » reste toujours invariable.
Nos fameuses mésanges, en leur présentant une jolie graine, on peut peut-être les faire chanter. Et bien, même dans ce cas là, on dira « les mésanges que j’ai fait chanter ».
Et, comme on l’a vu plus haut, ce sont bien les mésanges qui chantent.
Oui mais tant pis… « fait » reste invariable !

Ah ! Apprendre l’orthographe est un chemin parsemé de pièges et de nids-de-poule ! D’où, évidemment, tous les plaisirs, tous les sourires, tous les rythmes, toutes les rimes que vous découvrirez dans « la boutique orthographique » !